PROPULSION A FAIBLE POUSSEE |
A : Poussée orientée
suivant la vitesse
I PRESENTATION :
Actuellement,
la propulsion des gros lanceurs ou des sondes spatiales est assurée par des
moteurs - fusées délivrant des poussées de quelques newtons à plusieurs
millions de newtons. Même pour des manoeuvres à faible incrément de vitesse,
les moteurs verniers délivrent des poussées de quelques newtons à quelques
dizaines de newtons. Ces moteurs fonctionnent en général par combustion
chimique d'ergols ou par détente de gaz froids .
Depuis
longtemps les ingénieurs ont pensé à une propulsion d'un type nouveau à très
petit débit de particules et grande vitesse d'éjection, pouvant produire des
accélérations très faibles de quelques mm s-2 ou moins, ou encore à .utiliser
la poussée photonique due à la réflexion de la lumière solaire sur des surfaces
spécialement aménagées sur le véhicule ( concept de voile).
De
toute évidence, ce type de propulsion à faible poussée ne peut être utilisé
pour la mise en orbite et les applications doivent se limiter à des mises en
vitesse sur des durées très longues ou à des opérations de maintenance fine
d'un satellite à poste.
II PARTIE THEORIQUE :
Nous
allons donc supposer qu'un engin est primitivement sur une orbite circulaire
autour d'un astre (Terre , Soleil ou planète) de constante m, à une distance ro du centre et une vitesse Vo. On
notera go l'accélération du champ de gravité sur cette orbite et g sa valeur à
une distance r.
Dans
cette première étude nous supposons la faible poussée appliquée constamment
dans le sens de la vitesse de l'engin de manière à avoir la puissance et
l'efficacité maximum.
1°) Equations du mouvement.
Les
conditions initiales sont données position ro, vitesse Vo tangente au cercle de
départ.
Les
variables sont r, V, a où a est l'angle du vecteur vitesse et de l'unitaire radial. F désigne le
module constant de la poussée, mg le module de la gravitation à la distance r.
Variables sans dimension à introduire.
Pour
la commodité du calcul on introduira des variables sans dimension.
2°) Système de base
Vous
établirez les équations du mouvement suivantes, en projetant successivement
l'équation vectorielle de la loi fondamentale sur la tangente et sur la normale
à la trajectoire, enfin en exprimant la vitesse radiale.
Ces
trois équations constituent un système fermé permettant le calcul de r, v, a, par une méthode d'intégration de votre choix.
NB
: Pour obtenir (3) il est conseillé d'utiliser le calcul suivant de
l'accélération normale, en coordonnées polaires :
Gn = -Gr sin a + Gq cos a
3°) Equations supplémentaires
Pour
définir complètement la position de l'engin dans le repère galiléen de
référence vous établirez une équation simple de mécanique classique,
fournissant l'angle polaire q.
De
même on aimerait suivre l'évolution des éléments osculateurs a, e. Vous montrerez qu'avec les variables sans
dimension, on peut définir une énergie adimensionnée E*.
On
appelle S la distance totale parcourue sur la trajectoire, c'est à dire
l'abscisse curviligne classique mesurée depuis une origine correspondant temps
de début de poussée.
On
posera une variable adimensionnée s* vérifiant s =f s*, vous montrerez qu'elle
satisfait à:
f s* = E* - E*o
Vous
établirez notamment que lorsque l'engin atteint la vitesse de libération la
distance totale est S = ro/2f
4°)Mise en équations classique
Si
la mise en équations précédente ne vous convient pas vous pouvez tout aussi
bien intégrer le système suivant d'ordre 2 , avec les variables réduites,
déduites des coordonnées X et Y du mobile
Le
système différentiel est alors de toute évidence:
Avec
des conditions initiales adaptées que vous rechercherez.
III TRAVAIL INFORMATIQUE
Vous
réaliserez un programme d'intégration numérique qui se terminera au moment de
la libération (E* = 0), et donnerez pour les valeurs suivantes de f :10-1,10-2,
5 10-2, 10-3, 5 10-3, 10-4
l'accélération
réelle g de l'engin, la durée t* en jours de
la mise en vitesse, la distance R* où se trouve l'engin et la vitesse V* au moment
de la libération, le nombre N* de tours qu'il a effectué autour de l'astre.
Vous vérifierez une formule empirique qui n'a pas pu être établie encore
analytiquement N*=0.04/f:
Vous
commenterez l'influence de la distance au centre initiale ro sur la manoeuvre
de mise en vitesse.
Par
ailleurs autour du Soleil, il peut être intéressant d'étudier si ce genre de
propulsion peut être utilisé efficacement et en particulier si tel était le cas
combien de temps une sonde mettrait, partant de l'orbite de la Terre, à 150 106
km du Soleil, utilisant une poussée faible donnant 1 mm/s2
d'accélération, pour atteindre pratiquement l'orbite de mars supposée
circulaire à 228 106 km du Soleil. De même, en faisant f < 0 vous
pourriez envisager une "descente" vers Vénus ou Mercure.
Un
tracé des trajectoires en coordonnées polaires est souhaité. Ces trajectoires
de forme classique seront graduées en temps.
NB:
Vous ferez un rappel des principaux procédés de propulsion et notamment
expliquerez les principes de la propulsion ionique ou plasmatique.
A : Poussée d'orientation
fixe
Nous
envisageons maintenant un nouveau problème voisin du précédent, celui de la
propulsion donnant une accélération faible mais constante (orientation et
module). Ce problème est ancien mais retrouve aujourd'hui une jeunesse certaine
avec les études sur la propulsion photonique, utilisant la lumière du soleil.
Pour
simplifier cette vaste étude, nous considérons que dans le plan fixe stellaire
(x, y) l'orbite de départ est elliptique ou circulaire de périgée sol 200 km et
d'apogée variable, naturellement supérieur à 200 km. L'axe de cette orbite est
parallèle à l'axe des y, et la propulsion communique à l'engin une accélération
faible g = f go, où go est la valeur de
l'accélération de la gravitation à 200 km, f variant de 10-6 à 10-2.
Cette accélération est prise dans notre étude parallèle à l'axe des x.
Vous
prendrez comme variables absolues les coordonnées x , y du satellite r désigne
le rayon vecteur.
On
introduit comme dans l'étude précédente, des variables sans dimension qui
simplifient l'écriture des équations et les rendent plus générales:
Vous
établirez sans difficulté les équations du mouvement suivantes
Vous
tracerez des trajectoires bien choisies car la variété ne manque pas. En
particulier vous tenterez de détecter certaines trajectoires qui pourraient
percuter la Terre ( par tatonnements uniquement, le problème étant
analytiquement insoluble ).
Que
pensez vous de l'éclairement solaire qui exerce pratiquement sur une durée de
quelques jours une accélération constante sur les satellites?
Vous
tenterez aussi une étude avec comme orbite de départ l'orbite géostationnaire
et f = 0.123 f=0.129 f=0.133 f=0.135 le point initial où commence l'action de
la poussée faible étant à - 90° de l'axe des x. Ces cas particuliers permettent
au correcteur de vérifier la validité des calculs.
Ne
soyez pas étonné de l'extrême sensibilité des trajectoires quand f varie de
manière minime.
Vous
essaierez aussi des valeurs très faibles de f, de l' ordre de 0.01, pouvant
simuler des perturbations orbitales par exemple.
NB1
: Les voiles solaires entrent dans la catégorie des systèmes fournissant une
force faible et constante, peut-être pourriez-vous dire un mot de ce genre de
propulsion.
NB2 : Bibliographie: "ESSAIS SUR LE
MOUVEMENT DES CORPS COSMIQUES" de V BELETSKI est un excellent ouvrage dont
la lecture des pages 73 à 93, ainsi que de 216 à 233, est très instructive.
Guiziou octobre 1998,
sept 2011