GENERALITES SUR LE CONTROLE D'ATTITUDE D'UN SATELLITE |
CONTENU : Mis à jour 27juillet 2000, revu sept 2011 Détecteurs | Electronique et informatique | Actuateurs
ou actionneurs | Amortisseurs | Maîtrise de l'attitude | Maîtrise
de l'orbite | III Rappels sur les perturbations |
|
Ce
chapitre est une revue générale, mais certainement incomplète, des équipements
classiques présents sur un satellite, nécessaires pour le contrôle de son
comportement, aussi bien en orientation que sur son orbite.
Il
est accompagné de rappels élémentaires sur les équations du mouvement de
rotation, équations qui sont reprises dans un autre
cours.
Un
S.C.A.O ( Système de Contrôle d'Attitude
et d'Orbite), indispensable à tout satellite, plate-forme
spatiale, sonde interplanétaire ou lanceur.
On
distingue :
RÔLE
DU SCAO : Les 2 points importants sont la MAITRISE
DE L'ATTITUDE (c'est à dire de l'orientation du satellite ou mieux de
son mouvement autour du centre d'inertie), et le CONTROLE DE LA TRAJECTOIRE, donc des paramètres
orbitaux de la du véhicule spatial donc du mouvement du centre d'inertie).
FONCTIONS
ASSUREES :
Le
SCAO est imposé à la fois par les spécifications propres à la mission et par
les perturbations agissant sur le satellite et modifiant en
continu sa dynamique.
Parmi
les plus importantes citons pour la maîtrise de l'orbite:
La
navigation autonome réalisée à bord
La
localisation et restitution d'attitude assurée le plus souvent au sol
Le
guidage autonome à bord, notamment pour les lanceurs
Le
contrôle du vecteur poussée, dans des phases de manœuvre, contrôle assuré à
bord du véhicule.
Le
calcul au sol des manœuvres importantes ou de maintenance.
Et
pour le contrôle de l'attitude :
La
mesure de l'attitude, assurée par des senseurs embarqués, et le filtrage des mesures
par des algorithmes du genre filtrage de Kalman.
L'élaboration
de lois de contrôle utilisées à bord.
La
mise en œuvre de la commande, par une logique informatique et de l'automatique
qui pilote des actionneurs
Le
système très complexe comporte:
Permettant
notamment de restituer les vitesses angulaires et les angles définissant
l'attitude.
Détecteurs optiques
Détecteurs inertiels à gyroscopes inertiels ou laser
Etc....
Nous conseillons au lecteur de s'adresser aux excellents ouvrages du CNES,
toujours naturellement à la pointe de l'actualité et des dernières innovations.
2°) ELECTRONIQUE ET INFORMATIQUE
DE BORD :
Pour
le traitement des informations capteurs, élaboration d'ordres, surveillances de
pannes, reconfigurations et élaboration et contrôle de commandes
3°) ACTUATEURS OU ACTIONNEURS :
Organes
de commande, autorisant une acquisition d'attitude et une réduction des
vitesses angulaires, permettant de maintenir une attitude ou d'en amortir les
petites oscillations, de changer un pointage, d'assurer un balayage, de
stabiliser une phase propulsée etc...
Propulseurs à éjection de masse
Inertiels
Magnétiques
Par vrillage de panneaux solaires et interaction avec la pression de radiation photonique due
à la lumière solaire et frappant les générateurs solaires.
4°) DES AMORTISSEURS DE NUTATION
:
Ce
sont les spécifications et contraintes de la mission qui imposent de tels
contrôles. Il n'est pas possible d'en dresser une liste exhaustive parce chaque
mission a ses propres spécificités.
A
partir de la phase d'injection assurée par le SCAO du lanceur ( appelé SCAR
pour Ariane) le SCAO doit assurer en particulier :
Le
SCAO contrôle également
Le
SCAO participe à la stabilisation du véhicule notamment dans les manœuvres
utilisant des moteurs, en assurant l'orientation du vecteur poussée dans les
séquences de maintien à poste, de désaturation éventuelle des roues cinétiques
ou à réaction
Le
SCAO participe à la gestion du contrôle thermique du véhicule et à la mise en
œuvre correcte des équipements (Pointage d'antennes en TM-TC)
Ses
performances en précision affectent la qualité des prises de vue pour les
missions d'observations de la Terre ou d'astronomie spatiale.
De
même les expériences en micro gravité demandent un contrôle très strict des
vitesses angulaires, surveillance assurée par le SCAO d'autant plus difficile
que certains équipements mobiles, sur ou dans la plate-forme ,induisent des
vibrations parasites ( Moteurs des enregistreurs, des caméras, des panneaux
solaires, des éléments inertiels etc..)
Le
SCAO participe activement à toutes les phases de contrôle de l'orbite.
Etc....
3°) EXEMPLES DE SPECIFICATIONS:
Naturellement
les besoins dépendent de l'application et nous ne pouvons pas les passer toutes
en revue. Citons quelques cas :
Comme
Hipparcos qui mesure la distance stellaire par parallaxe sur l'orbite
terrestre. L'attitude doit être restituée à 0.001" d'arc
SOHO
étudiant le Soleil présente une stabilité de pointage de l'ordre de 1"
arc/15 mn.
La
famille SPOT 1 à 3 pointe le sol à 0°.15 et surtout pour obtenir une bonne
qualité d'image, la vitesse angulaire est maîtrisée à 0.°001/s.
Par
exemple pour SPOT 4, l'usage d'un relais à système optique, impose un pointage
précis à 0.1mradian=0°.006, soit 25 fois plus
précis que ses prédécesseurs.
Un
pointage de l'ordre de 0°.1 à 0°.2 est nécessaire. Cependant un pointage plus
fin permet de gagner de la puissance, puisque le faisceau d'émission est plus
réduit.
Un
pointage de l'ordre de 1° est suffisant en général. Par contre comme la station
est le siège d'expériences scientifiques, notamment en microgravité de longue
durée, un niveau de microgravité de 10-5g est requis, demandant une surveillance
stricte du freinage atmosphérique en particulier et des équipements embarqués
pouvant générer des forces parasites..
Quelques
degrés de précision en pointage suffisent, ce qui autorise ces satellites à
utiliser des stabilisations passives, mêmes si elles conduisent à une précision
modeste;
III RAPPELS SUCCINCTS SUR LES PERTURBATIONS :
Vu
de la Terre l'espace situé au dessus de 200 km du sol terrestre paraît être le
paradis de la perfection mécanique, malheureusement c'est loin d'être le cas.
Les
perturbations agissant sur un satellite donnent lieu à des couples ou forces
extrêmement faibles mais comme rien n'entrave les rotations, les résultats sont
rapidement significatifs et demandent la mise en œuvre de toutes les ressources
en astuces mécaniques, informatiques et techniques des automatismes possibles.
Dressons
le bilan des perturbations, certaines affectant l'orbite d'autres l'attitude et
enfin quelquefois les deux. Seule est envisagée ici la liste de ces perturbations,
laissant le soin au lecteur de l'étude détaillée et précise de chacune.
Gravitationnelles, affectant l'orbite par une dérive des 2 paramètres orbitaux w (argument nodal du périgée) et W ( Longitude vernale de la ligne des nœuds) et le mouvement autour du centre d'inertie
par le couple du au gradient de gravité.
L'origine
de ces perturbations est variée et la liste pourrait être longue. Citons les
principales:
Etc...
THEOREME
DU MOMENT CINETIQUE : "La dérivée absolue du moment cinétique, calculé au
centre d'inertie d'un système, est égale au moment en ce point des forces
extérieures agissant sur ce système"
Notations:
G
centre d'inertie, Gx l'axe de roulis, Gy l'axe de
tangage, Gz l'axe de lacet.
La
matrice d'inertie du satellite calculée en G et exprimée dans le repère
satellite Gxyz.est:
et cas le plus courant où G x, y, z
sont principaux d'inertie, la matrice est diagonale, on a alors une matrice
plus simple
R---->
roulis , T-----> tangage , L------> lacet
Le
vecteur rotation instantanée du satellite par rapport au repère inertiel,
exprimé en axes satellite est noté:
Le
moment total des actions extérieures au satellite exprimé sur les axes
satellite, noté
Le
moment cinétique H en axes satellite vaut : |
1°) Calcul du moment cinétique H d'un solide.:
Nous
supposons que le satellite n'est composé que d'éléments assimilables à des
solides. Le moment cinétique d'un solide est en G:
2°) Dérivation du moment cinétique :
3°) Equations d'Euler du
mouvement :
Tous
calculs effectués on aboutit aux équations de la dynamique du satellite autour
de son centre d'inertie, en projection sur les axes satellite.
Telles
sont les équations dites d' Euler - Newton
du mouvement du satellite autour de son centre d'inertie G.
Ce
système permet après tabulation de p, q, r de connaître la rotation absolue et
donc d'en déduire l'attitude du satellite.
La
suite nous montrera comment exprimer l'attitude en fonction des paramètres
angulaires et de leurs dérivées.
4°) Etude du mouvement :
En
3°) on a simplement calculé la rotation absolue du satellite, exprimée en axes
relatifs. Pour obtenir l'orientation, il faut encore un pas d'intégration, et
ce n'est pas le plus facile, car il fait intervenir le paramétrage angulaire.
Or l'expérience montre qu'aucun système d'angles n'est parfait et qu'il
présente toujours au moins une singularité géométrique, face à une orientation
quelconque.
NB
1 :Seuls les quaternions d'attitude donneront une solution dans tous les cas.
NB
2: Voir aussi le cours EQUATIONS D'ATTITUDE D'UN SATELLITE, qui répond en partie à la
question, puisqu'il permet le calcul de la matrice de passage du repère
inertiel au repère satellite.
Guiziou Robert, cours de 1993 repris
en février 1999 puis juillet 2000, sept 2011
Il existe une version Word 97 nommée general.doc