MOUVEMENTS KEPLERIENS |
Pour fixer les idées de l'étude
du mouvement des corps célestes, quelques dates sont nécessaires:
1602 : KEPLER observe que les rayons vecteurs des
planètes balaient des aires égales en des temps égaux. C'est la fameuse LOI DES
AIRES.
1605 : Toujours par l'observation KEPLER identifie les
orbites des planètes à des ellipses, de foyer le Soleil. Plus tard Newton qui
retrouvera par le calcul différentiel ces trajectoires coniques, en déduira la
loi de la gravitation.
1618 : de nouvelles mesures permettent d'établir la
loi des périodes, à savoir:
1667 : NEWTON maintenant muni de la théorie du calcul différentiel
et intégral, reprend les observations de Képler et énonçant la loi de la
gravitation universelle, confirme toutes les lois de Képler et ouvre ainsi la
période du déterminisme scientifique et la voie à la conquête spatiale.
II LOI DE LA GRAVITATION : ( Voir l'histoire de la gravitation
)
1°) ENONCE EN HYPOTHESE NEWTONIENNE :
Sans revenir au point
matériel, énonçons :
Tout corps
sphérique de centre O, homogène par couches concentriques, de masse M, exerce
sur un point S de masse m situé à une distance r du point O, une force
attractive F, donnée par:
G
= 6.67 10-11 m3 kg-1 s-2 constante de la gravitation
universelle.
Les conditions restrictives
sur la forme du corps attirant, forment l'hypothèse newtonienne
ou képlérienne.
La mécanique nous apprend
par ailleurs qu'une telle force ne dépendant que du rayon vecteur, dérive d'un
potentiel U dit POTENTIEL NEWTONIEN :
Potentiel réel de la Terre : VOIR EXCELLENT SITE DU BGI.CNES
Notre planète n'est ni
sphérique ni homogène par couches concentriques homogènes. Des développements
en séries ont donc été mis en œuvre pour représenter au mieux les irrégularités
de forme et de densité de notre astre. Les coefficients revêtent un certain
caractère empirique et la précision des développements croît avec
l'accumulation des missions spatiales et la qualité des accéléromètres
embarqués.
r, l, L coordonnées sphériques satellite: rayon vecteur,
latitude et longitude satellite
Jn coefficient
de l'harmonique zonal d'ordre n
Cn,m et Sn,m
coefficients des harmoniques tessereaux
Pn et Pn,m polynôme
de Legendre d'ordre n et fonction de Legendre associée
Pour les valeurs numériques
consultez les ouvrages spécialisés dont ceux du CNES ou contactez le CNES.
IMPORTANT :
Classiquement c'est le
terme dit en J2 traduisant l'influence de l'aplatissement polaire qui donne
l'essentiel de la perturbation gravitationnelle due à la non sphéricité
terrestre. UK désigne la partie centrale du potentiel terrestre.
UP désigne le
terme perturbateur du dû à l'aplatissement.
2°) VALEURS
NUMERIQUES DU SYSTEME SOLAIRE
Les masses des corps
principaux attirants, sont énormes, par exemple la terre MT = 5.976
1024 kg, le soleil dont la masse est environ 300000 fois celle de la
terre, etc...
On voit donc que le produit
GM fait intervenir la constante G très petite et la masse très grande d'un
astre, les astrophysiciens ont donc décidé de ne faire intervenir qu'une seule
constante caractéristique de la gravitation créée par l'astre le produit GM, appelé CONSTANTE DE
GRAVITATION DE L'ASTRE notée m=GM.
Par exemple pour la terre
et le soleil on a :
Donnons ci-dessous les caractéristiques principales des
corps du système solaire, constante m,
demi-grand axe a de l'orbite elliptique, excentricité e, inclinaison i du plan
orbital sur l'écliptique
NB :
L'écliptique est le plan de l'orbite de la terre. RAYON
TERRESTRE = 6378 km à l'équateur. Actuellement la sensibilité de
précision de la mesure d'une accélération est annoncée à 10-18 m/s²
en 2003 avec le satellite STEP (http://einstein.stanford.edu/STEP/step2.html), destiné à valider ou pas le
principe d'équivalence sur la masse d'Einstein, précision actuelle 10-11
m/s²
Astre |
m en km3 s-2 |
a en 106 km |
e |
i |
SOLEIL |
13.27 1010 |
|
|
|
Mercure |
2.232 104 |
57.9 |
0.22056 |
7°.004 |
Vénus |
3.257105 |
108.1 |
0.0068 |
3°.394 |
Terre |
39.86 104 |
149.6 |
0.0167 |
0° |
Mars |
4.305 104 |
227.8 |
0.0934 |
1°.85 |
Jupiter |
126.8 106 |
778 |
0.0482 |
1°.306 |
Saturne |
37.95 106 |
1426 |
0.0539 |
2°489 |
Uranus |
5.820 106 |
2868 |
0.0514 |
0°773 |
Neptune |
6.896 106 |
4494 |
0.0050 |
1°.773 |
Pluton |
3.587 103 |
5896 |
0.25583 |
17°.136 |
Lune |
4.903 103 |
384000 Km/ Terre |
|
5°.1 /équateur |
L'unité astronomique (
UA )est la distance moyenne Terre-Soleil : 1 UA =
149.59787 106 km
III
MISE EN PLACE DU CADRE DE L'ETUDE :
Nous allons subir trois
contraintes, dans l'étude du mouvement d'un satellite ou d'une sonde spatiale.
Travailler
en repère inertiel
Utiliser
le potentiel newtonien U
Ne
conserver que 2 corps en interaction, car il a été prouvé par le mathématicien
Poincaré que le problème des 3 corps n'avait pas de solution exprimable par des
fonctions élémentaires.
L'ensemble de ces
conditions constitue le cas newtonien simplifié.
1°) PROBLEME DES DEUX CORPS EN INTERACTION DE GRAVITATION
:
M1 ET M2
sont les deux corps de masses m1 et m2, de centre
d'inertie G.
La mécanique classique nous
indique que pour un système isolé, le centre d'inertie G a un mouvement
rectiligne uniforme. Le principe de relativité de Galilée permet de choisir G
comme origine d'un repère inertiel Ra. Bien sûr, en pratique ce n'est pas très
commode parce que l'étude du mouvement est en général rapportée à un repère R
relatif, non inertiel, d'origine l'un des corps. C'est ce problème que nous
abordons.
a.
Repères
:
b.
Equations du mouvement :
La
loi fondamentale appliquée dans Ra donne les relations suivantes
La
géométrie du centre d'inertie fournit
c.
Transformation du problème :
Si
on imagine que M1 est la planète intéressante pour suivre le
mouvement du satellite, alors il faut former une équation vérifiée par le rayon
vecteur. Le lecteur fera les calculs simples qui conduisent à :
Ce résultat montre que le repère
relatif R, d'origine M1, peut être considéré comme galiléen, à
condition de remplacer la masse m2 du corps attiré M2 par
la MASSE REDUITE M ci-dessous :
d.
Cas particulier :
En général, sauf pour les
astronomes s'occupant des corps célestes de masses non négligeables, nous nous
intéressons au mouvement d'un satellite de masse m infiniment petite devant la
masse M du corps principal. Dans ces conditions la
masse réduite est égale à la masse inertielle m. Ce sera notre cas dans
tout le cours.
2°) NOTION DE SPHERE D'INFLUENCE D'UNE PLANETE :
Site pour une liste de liens concernant le problème des 3 corps: http://www.astrosurf.com/rondi/3c/liens.htm
Le problème des 3 corps est
présent dans toute mission, même en excluant, ce qui est légitime, les actions
des planètes lointaines.
En effet, prenons une
mission telle que Galiléo, lancée pour étudier l'environnement de Jupiter.
La sonde passe par trois
phases bien distinctes :
Le
départ sous l'action de la terre, du soleil. On pressent bien que l'attraction
terrestre est prédominante
La
phase héliocentrique où probablement les actions des planètes devraient pouvoir
être négligées
L'arrivée
dans les parages de Jupiter, où certainement l'attraction de Jupiter finira par
devenir prépondérante.
QUESTION ?: A quelle distance de la planète
pourra-t-on estimer que l'on peut négliger son attraction devant celle du
soleil? Et peut-on près de la planète "oublier" la perturbation
solaire?
EQUATIONS
DU MOUVEMENT RAPPORTEES A CHAQUE REPERE
mS, mP désignent les constantes de gravitation du soleil et de la planète. Sur
la figure on lit r1, r2, r les rayons vecteurs, u1,
u2, v, les unitaires des rayons vecteurs de repérage.
Nous considérons un repère
héliocentrique, à directions stellaires, comme un excellent repère inertiel ou
galiléen, noté Ra. R désignera un repère "équipollent" à Ra mais,
relatif, d'origine une planète P ( pour exemple le terre ). M est le satellite
ou la sonde de masse m, en mouvement sous l'action du soleil et de la planète.
La loi fondamentale
appliquée à la sonde M dans Ra donne :
Le premier terme sera
considéré comme attraction principale du corps central à partir de l'origine du
repère, le second comme la perturbation due à la planète
Appliquée à la terre, et en
négligeant l'attraction sonde sur terre, devant celle du soleil, il vient :
où Ge désigne, en terme de composition des mouvements,
l'accélération d'entraînement du point M du repère R, par rapport à Ra. On
notera que l'accélération de Coriolis est nulle.
En repère relatif on a :
Comme plus haut, nous
faisons apparaître l'attraction principale due à la planète et un terme entre
crochets qui représente la contribution du soleil, considérée comme une
perturbation.
NB: on remarquera que la
perturbation d'origine solaire est différente de l'attraction solaire, faisant
apparaître une différence de 2 termes, elle prend en compte le caractère
relatif du repère R d'origine la planète.
INTRODUCTION
DE LA NOTION DE SPHERE D'INFLUENCE :
Le but poursuivi est de
négliger le terme perturbateur devant l'attraction principale, mais alors quel
est le repère dans lequel l'approximation est la meilleure? La réponse est
apportée par la comparaison des deux rapports suivants :
CONCLUSION :
L'égalité entre les deux
rapports définit une surface entourant la planète, voisine d'une sphère,
appelée sphère d'influence de la planète.
eS = eP |
Relation de définition de la sphère d'influence |
eS < eP |
Il vaut mieux travailler en repère héliocentrique, c'est
le cas de la partie héliocentrique d'un voyage interplanétaire. HORS SPHERE D'INFLUENCE la perturbation planète est négligée, SEULE L'ATTRACTION SOLAIRE AGIT |
eS > eP |
Il vaut mieux travailler
en repère planétocentrique, c'est le cas de la phase de départ d'un voyage
interplanétaire, ou des mouvements des satellites artificiels au voisinage de
la planète. DANS LA SPHERE D'INFLUENCE la perturbation solaire est négligée, SEULE L'ATTRACTION PLANETE AGIT |
Naturellement, les affirmations ci-dessus n'ont de sens que
si:
: L'approximation n'est pas
grossière. Voir calcul de l'erreur commise pour un géostationnaire
de la terre. Le calcul donne une erreur relative de 1.5 10-5
Donnons une relation
classique du rayon moyen de la sphère d'influence, calculé dans la direction
normale à la direction Soleil-Terre.
: La sphère d'influence a un rayon supérieur à celui de la
planète. voir calcul du rayon en exercice. Le calcul donne pour la
terre Rsphère = 924000 km
Il est clair cependant que
la "surface d'influence" a une forme de "poire" d'axe la
ligne terre-soleil, plus allongée en sens contraire du soleil. Certains
calculent le "rayon minimal" de la sphère d'influence pour la
position entre la terre et le soleil et obtiennent alors la relation
Le calcul donnerait alors
un rayon de 805000 km.
Nous retiendrons que la
sphère d'influence de la terre a un rayon de l'ordre de 850000 km
2°) a) POINTS DE
LAGRANGE:
Présentons ici, sans
développement théorique et seulement à titre d'information, la notion de point
de Lagrange. Vous trouverez la théorie détaillée dans tous les ouvrages de
mécanique spatiale avancée.
Il faut disposer d'un
système isolé de 3 corps, par exemple le Soleil O en corps principal, la Terre P
comme astre secondaire sur orbite circulaire et une sonde spatiale M.
Dans le bilan des masses la
sonde n'apparaît pas et, pour un système isolé, le centre d'inertie G de ce
système est donc en mouvement rectiligne uniforme dans un repère galiléen. G
peut donc être considéré comme fixe et origine lui-même d'un autre repère
galiléen Ra :GxaYaZa, non explicité sur la figure.
Dans Ra la loi fondamentale
s'applique en toute rigueur, mais elle n'est pas intéressante. Par contre, on
peut introduire un repère relatif R GXYZ, tournant avec la ligne OP à une
vitesse angulaire constante, ce qui est le cas pour la terre avec une
excellente approximation.
Nous savons que R peut être
accepté comme repère absolu si on ajoute aux forces physiques classiques de
gravitation les "forces dites d'inertie" de Coriolis et
d'entraînement cette dernière appelée "force centrifuge".
Proposons nous de
déterminer des points d'équilibre de M dans le champ des forces de gravitation
et d'inerties . Il est clair alors que la force d'inertie de Coriolis disparaît
à l'équilibre, puisque la vitesse relative à R est nulle ( équilibre dans R ).
Le lecteur se convaincra aisément qu'un tel équilibre est possible dans le plan
GXY pour 5 positions distinctes L1 L2 L3 L4 L5. Ces points sont appelés POINTS
DE LAGRANGE du système astre principal O et planète P.
Il est très facile de
vérifier que les points L1 L2 L3 sur l'axe OP sont instables. Il est plus
difficile de montrer que dans le plan GXY, les points
de Lagrange L4 et L5 sont stables, du moins dans le plan de la figure( il y a
instabilité normalement à ce plan). Ces points sont mis à profit, dans
le système Terre-Soleil, pour y placer un observatoire fixe par rapport au
Soleil, comme la sonde SOHO, lancée en novembre 1995.
D'ailleurs, on peut
observer que, naturellement, dans le système Soleil-Jupiter, des satellites de
Jupiter dits troyens, restent en équilibre aux points de Lagrange L4 et L5.
NB : La figure ci-dessus
n'est pas en proportions exactes, car il est démontré que les points de
Lagrange L4 et L5 sont aux sommets de triangles équilatéraux de base OP =
Terre-Lune=384600 km. Ceci pour placer G nettement écarté de O, alors qu'il en est
très proche, avec OG=4673 km. Ainsi :
N° Point de Lagrange |
Abscisse X (Km) Mesurée dans GXY depuis G |
Ordonnée Y (km) Dans GXY |
L1 |
321850 |
0 |
L2 |
444450 |
0 |
L3 |
-386490 |
0 |
L4 |
187510 |
-333073 |
L5 |
187510 |
333073 |
NB : naturellement
aucune force ne peut contrôler le mouvement perpendiculaire au plan GXY, ce qui
demande un contrôle en permanence mais à très faible consommation d'ergols.
UTILISATION POSSIBLE
DES POINTS DE LAGRANGE:
Point de Lagrange |
Usage |
L1 |
Observation de la queue magnétosphérique de la terre. Relai dans le système Terre-Lune pour des télécommunications avec la face cachée |
L2 |
Observation du Soleil. Assemblage des éléments d'une mission spatiale |
NB : De nombreux sites traitent des
particularités des points de Lagrange et des satellites troyens:
http://www.astrosurf.com/sar/expose/expo001.html
http://www.astrosurf.com/rondi/3c/troyens.htm
http://www.unige.ch/science-cite/astroqr/R270.html
etc....
Autre exemple
avec le système Soleil-Terre, le dessin se suffit à lui-même :
NB :Les points de Lagrange présentent un
grand intérêt pour les missions scientifiques d'observation qui nécessitent une
stabilisation autour d'un point fixe d'observation. Avec une sonde posée sur un
de ces points de Lagrange, on minimise la consommation de carburant pour la
stabiliser, augmentant la durée de vie.
Actuellement, plusieurs missions utilisent
ou prévoient d'utiliser les points de Lagrange du système Soleil+Terre. Depuis
décembre 1996. SOHO décrit une orbite, dite de halo, autour du point de
Lagrange L1. Ce point est situé à 1,5 million de kilomètres de la Terre, en
direction du Soleil. L'orbite de halo, qui mesure 670 000 km de long, pour 200
000 km de large et 120 000 km de haut, permet à SOHO de rester autour de L1.
Les futures missions comme Map, Planck ou le
NGST seront posés en L2.
b) POINTS DE LAGRANGE
ET AUTOROUTES DE L'ESPACE :
L'époque actuelle est celle
de la grande exploration systématique de tous les corps du système solaire.
Pour les planètes proches ce travail a déjà commencé il y a longtemps, avec des
vitesses de lancement acceptables. Pour les plus lointaines, depuis quelques
années, on a recours à un ou plusieurs tremplins gravitationnels pour y parvenir ( En clair on "vole" un
peu d'énergie à une planète, pour économiser du carburant et gagner en masse
utile ).
La gravitation à 2 corps
est relativement aisée à maîtriser, à 3 corps le casse tête n'est pas encore
apprivoisé. Mais des mécaniciens-mathématiciens subtils continuent, par des
méthodes utilisant l'espace des phases à 6 dimensions ( vitesse et position ) à
mieux cerner les trajectoires interplanétaires faisant intervenir 3 corps. Les
points de Lagrange y jouent alors un rôle capital.
Le sujet étant très délicat
et ne voulant pas recopier un article de Pour la Science de mai 2007, je
vous renvoie à ce dernier intitulé : LES AUROUTES DE L'ESPACE où il est
question des futurs voyages interplanétaires à basse vitesse de lancement.
3°) REPERES DE CALCUL
ADOPTES :
a.
Mouvements
autour de la terre
:
A la lumière des résultats
précédents :
On peut choisir un repère
inertiel Ra, appelé GEOCENTRIQUE
EQUATORIAL, d'origine le centre terre et de directions stellaires.
Lequel.?
Conventionnellement,
les spécialistes de l'espace et de l'astronomie, ont convenu de prendre un
repère associé au jour 2000
SYSTEME DE COORDONNEES J 2000 : |
La date de référence est
le 1/1/2000 à 12 h TU, considéré comme origine 0 des jours juliens. Origine centre Terre Troisième axe K ou Z, l'axe
de la rotation terrestre ( considéré comme fixe, mais en réalité dérivant avec la précession de
Hipparque à 50" arc/an autour du nord écliptique, dans le sens
rétrograde ) Premier axe I ou X, unitaire de la ligne vernale g2000, qui est l'intersection du plan équatorial moyen de la terre et de l'écliptique le 1/1/2000 à 12 h, cet axe pointe donc depuis le centre terre, le soleil au premier instant du printemps de l'an 2000. |
NB : le calendrier julien est un calendrier où les dates sont comptées linéaires et décimales, avec origine le 1/1/2000 à 12 TU, par exemple le 25/12/1999 à 11 h 24 mn 45 s = - 7.0244792 JJ (Voir routine J_JULIEN.EXE) Voir note de calcul du jour julien
Excellent site de la NASA pour les connaissances basiques http://www2.jpl.nasa.gov/basics/bsf2-1.html
a.
Mouvements
autour du soleil :
Nous savons que
l'écliptique est le plan de l'orbite terrestre, donc la ligne vernale g ( ou axe I du repère géocentrique équatorial,
appartient à ce plan. On peut donc définir, un autre repère inertiel, pour les
mouvements héliocentriques, le REPERE HELIOCENTRIQUE ECLIPTIQUE, XE = I, YE,
ZE, qui se déduit du précédent par une rotation autour du premier
axe I ou XE, d'angle e
= 23° 27'.
IV GRANDES LOIS DU MOUVEMENT :
Nous allons établir deux
intégrales premières du mouvement, traduisant deux conservations importantes.
1°) CONSERVATION DU MOMENT CINETIQUE = LOI DES AIRES :
La force de gravitation
newtonienne est centrale, donc de moment nul au centre O du corps principal. Il
en résulte la CONSERVATION DU VECTEUR MOMENT CINETIQUE, soit
Le vecteur W est l'unitaire
de H ou de h appelé MOMENT CINETIQUE réduit. K s'appelle la CONSTANTE DES
AIRES.
Conséquences : Le mouvement du satellite est
plan, dans un plan fixe, passant par O et orienté par le moment cinétique
réduit h. On retrouve une des lois de Képler.
Rappels sur les
coordonnées polaires :
La figure ci-dessous
rassemble les éléments essentiels des coordonnées polaires, utiles à ce cours.
On rappelle quelques
résultats :
la dernière relation donne
son nom à la loi des aires, puisque la dérivée de l'aire balayée est constante.
2°) CONSERVATION DE L'ENERGIE MECANIQUE :
S'il est un endroit de l'univers
où les lois de la mécanique sont parfaitement vérifiables, c'est bien l'espace,
parce que le frottement ou les causes de dissipation y sont extrêmement
faibles. Dans le champ d'une seule force dérivant d'un potentiel, le mouvement
vérifie la CONSERVATION DE L'ENERGIE MECANIQUE.
On aboutit ainsi à
l'équation dite de l'énergie, dans laquelle E désigne l'ENERGIE SPECIFIQUE c'est à dire par kg envoyé.
APPLICATION :
DEUXIEME VITESSE COSMIQUE
On appelle deuxième vitesse
cosmique à la distance ro, la vitesse minimale nécessaire pour se libérer de
l'attraction de l'astre. En d'autres termes la trajectoire doit avoir une
branche infinie, donc quand r tend vers l'infini, V doit rester calculable, ce
qui nécessite une énergie spécifique positive E > 0.
Dans ces conditions la
vitesse est donnée par : Numériquement, pour la terre à 200 km / sol V2 est voisine de 11 km/s |
NB : Vous réfléchirez à
cette question ? Pourquoi les petites planètes n'ont-elles pas d'atmosphère
alors que les grosses ont pu conserver la leur? Réponse avec la prise en
considération de la vitesse de libération et l'agitation moléculaire, à mettre
en forme.
V
OU L'ON RETROUVE QUE LES TRAJECTOIRES SONT DES CONIQUES :
1°) Equation polaire de la trajectoire :
Plaçons nous dans le plan
orbital, en coordonnées polaires (voir figure plus haut ).
Nous possédons 2 intégrales
premières dépendant des deux constantes essentielles E
et K.
L'élimination de q entre les deux équations donne:
Ou encore grâce à la loi
des aires qui donne la dérivée de l'angle polaire:
Une dernière transformation
que le lecteur fera au passage donne une forme intégrable classique :
Le lecteur achèvera un
calcul maintenant évident qui fournit l'équation polaire de la trajectoire
2°) NATURE DE LA TRAJECTOIRE ET CONCLUSIONS:
On reconnaît l'équation
d'une conique dont les éléments caractéristiques sont :
Excentricité |
|
Paramètre |
|
Angle polaire du périgée |
qo |
Nous ne connaissons que trois types de coniques.
La parabole correspondant à e
= 1 ou E = 0, physiquement irréalisable, car la probabilité de réaliser un tir
d'énergie nulle, est nulle.
L'ELLIPSE,
très courante, pour e < 1 ou E < 0.
Elle correspond à un tir d'énergie faible, conduisant à une capture par la
terre, ce qui physiquement se comprend comme une insuffisance d'énergie pour
"sortir" du puits de potentiel de la terre. La vitesse Vo est
inférieure à la vitesse de libération à la distance ro. Ces orbites elliptiques
correspondent aux applications courantes terrestres. On parle aussi de
trajectoires de capture
L'HYPERBOLE,
utilisée pour les tirs interplanétaires, e > 1
ou E > 0,. Elle correspond à un tir d'énergie forte, conduisant à
une libération par rapport à la terre, ce qui physiquement se comprend comme
une énergie suffisante pour "sortir" du puits de potentiel. La
vitesse Vo est supérieure à la vitesse de libération à la distance ro.
On parle encore d'évasion.
ORBITE CIRCULAIRE : Elle nécessite une excentricité e = 0, ce qui est mathématiquement
possible mais difficilement réalisable en pratique?. Cependant, on peut s'en
approcher, sans problème en affinant les conditions initiales. La constance de
son altitude sol est un atout pour la plupart des applications, elle est donc
très pratiquée.
Les conditions initiales
sont strictes, le lecteur le vérifiera:
Orbite circulaire |
QUELQUES VALEURS
NUMERIQUES:
3°) LONGUEURS ET RELATIONS REMARQUABLES DANS L'ELLIPSE :
Une figure illustre
clairement les définitions suivantes.
a.
Longueurs
remarquables :
b) Relations
remarquables : nous les donnons sans démonstration, renvoyant le lecteur
aux traités classiques de géométrie.
c.
Définition
bifocale de l'ellipse
:
Une
ellipse est l'ensemble des points du plan dont la somme des distances à 2 points
fixes O et F est constante et égale à 2a. De plus la TANGENTE
EN M à l'ellipse est BISSECTRICE EXTERIEURE DE
L'ANGLE DES RAYONS VECTEURS
d.
Période
orbitale :
La loi des aires permet de
calculer la période orbitale képlérienne T. En effet l'aire A de l'ellipse vaut
A = pab:
Nous retrouvons ainsi une
des lois de Képler les plus remarquables.
NB : On peut dès lors calculer le
rayon de l'orbite géostationnaire, puisque la
période orbitale est celle de la terre, soit T = 23 h 56 mn 04,1 s = 86164,1 s.
Le calcul donne alors rg = 42164 km.
4°) ENERGIE ET DEMI
GRAND AXE :
Il existe une relation
remarquable entre E et a, que nous établissons pour une ellipse:
Pour l'hyperbole il suffit de
changer de signe.
Pour tout ce qui concerne
le calcul des vitesses et des angles sur une trajectoire képlérienne, les
équations de conservation sont suffisantes. Nous nous limitons à l'ellipse et donnerons
plus loin les relations propres à l'hyperbole.
1°) CONSERVATIONS
:
Equation de
l'énergie :
Conservation du moment
cinétique ou mieux LOI DES AIRES:
2°) Quelques
relations courantes :
Pour l'ellipse :
Nous nous intéressons ici,
aux conséquences des erreurs sur l'orbite, commises sur la vitesse de tir Vo,
la distance ro, l'angle de tir go.
En clair, uniquement les variations de forme de l'orbite mais pas le plan orbital
lui-même.
Soit X un paramètre
quelconque lié au mouvement ( a, e, p, ra, rp, T, Vp, Va,...), il est
uniquement fonction des paramètres Vo, ro, go.,
soit X = f(Vo, ro, go). Imaginons des dispersions de tir
dVo, dro, dgo petites, comment calculer les conséquences
sur X. De toute évidence l'outil mathématique est la différentielle.
NB : Surtout ne pas
calculer les dérivées partielles, mais travailler numériquement, avec des
variables intermédiaires.
EXEMPLE SUR LA PERIODE T :
On dispose des liens
suivants:
Le calcul des différentielles
en cascade donne:
fournissant les dérivées
partielles, qui sont les facteurs d'amplification des
erreurs.
De manière générale vous utiliserez
les tableaux de dérivées donnés ci-dessous, pour obtenir toute erreur sur un
paramètre.
Par exemple, pour la
distance apogée ra = a(1+e) on a dra = ade+(1+e) da, avec
de et da aisément calculables avec les relations ci-dessus..
NB : Si vous possédez
l'intégralité du site et Windows, vous pourrez retrouver toutes les formules du
cours dans un document hypertexte fonctionnant comme les aides de Windows,
appelé MECASPAT.HLP, dans le répertoire ROUTINES\HLP\MECASPAT.
Un clic sur ce fichier permet l'utilisation. Un téléchargement est également
possible en rejoignant la page dédiée à ce rôle.
EXEMPLE POUR ARIANE 5G (d'après le MUA = Manuel
Utilisateur d'Ariane 5), les dispersions de tir sont pour ce lanceur, à 1 s :
da = 40 km, de = 0.0004, di
= 0°.02, les erreurs sur les autres paramètres non encore définis sont dw = dW = 0°,15
NOTE PARTICULIERE DE CALCUL DU JOUR JULIEN :
Vous rencontrerez dans la
littérature plusieurs jours juliens :
JOUR JULIEN NOUVEAU : associé J2000. Le compteur est à 0
le 01/01/2000 à 12 heures
La formule permettant ce
calcul est
avec :
Y le n° de l'année dans le
siècle, compté à partir de 2000 :
( 2003 ---> Y=3 , 1986
--> Y = - 14)
D est le n° du jour dans
l'année ( le 30 juin 2002 est de N° 181, le 30 juin 2004 est de N° 182 )
H est l'heure décimale dans
le jour ( 13 H 45 mn 56 s ---> H=13.765556 )
NB : Une routine ( voir les routines) nommée J_JULIEN.EXE vous donnera le résultat.
Exemple : le 25 septembre 2000 à 9 h 30 mn
30 s est JJ2000=267.8961806 avec Y=0, D=267, H=9.50833, calcul confirmé par
J_JULIEN.EXE. Réciproquement la routine DATE_CAL.EXE redonnera à partir du jour
julien, la date calendaire classique.
JOUR JULIEN ancien : associé au 1er janvier de l'an
4713 avant JC :
La formule permettant le
calcul est :
Y le n° de l'année dans le
siècle, compté à partir de l'année1900 ( 2005 ---> Y = 105, 1986 ---> Y=
86 )
D est le n° du jour dans
l'année ( le 30 juin 1986 est de N° 181, le 30 juin 1988 est de N° 182 )
H est l'heure décimale dans
le jour ( 13 H 45 mn 56 s ---> H=13.765556 )
PASSAGE JJancien à JJ2000 :
EXEMPLES :
1er Janvier 2000 12 h 00 mn
00 s : JJ2000 = 0 JD = 2451545
30 juin 1986 0 h 0 mn 0 s :
JJ2000 = - 4933.5 JD = 2446611.5
14 mai 2003 15 h 25 mn 23 s
:
JJ2000 = 1229.1426273
JD = 2452774.1426273
NB : Ce document est
extrait d'un rapport de stage effectué au CNES sur la prédiction de collision
avec des débris spatiaux, rédigé par SEBASTIEN GENDRON, un ancien
du DESS 2003-2004 du département UNIMECA à l' Université Marseille III de
Chateau-Gombert.
Les débris spatiaux sont communément divisés
en trois groupes en fonction de leurs dimensions.
Les débris dont la taille est inférieure
à 1 cm sont estimés à quelque 35 millions. Ils peuvent être à
l’origine de dommages significatifs tels que des perforations ; en effet, la
vitesse relative entre un débris et un objet d’intérêt et l’intensité d’un
impact hyper vitesse entre ces deux objets est extrêmement forte. Ces débris ne
suscitent toutefois pas une inquiétude notable car les études menées sur
les blindages valident leur faisabilité et leur efficacité à l’encontre de tels
débris (l’addition d’un blindage sur un objet spatial doit se comprendre en
terme d’augmentation de masse -et de coût- or le lanceur est limité à une masse
maximale au lancement ; l’addition d’un blindage diminue donc la charge
utile pouvant être mise en orbite).
Quelque 200 000 objets mesurent
entre 1 et 10 cm. Les dommages causés par ces objets sont importants.
Aucune protection n’est aujourd’hui technologiquement adaptable aux navettes,
satellites, …
Enfin, près de 10 000 objets de plus
de 10 cm encombrent l’espace. Les conséquences d’une collision avec l’un
d’eux seraient catastrophiques pour la mission en cours ; seule parade
à ces détracteurs : les manœuvres d’évitement. Les satellites opérationnels
ne constituent que 6% de ces débris ; le reste des débris est formé de
satellites non fonctionnels (21%), d’étages supérieurs de lanceurs (17%), de
débris opérationnels tels que boulons, sangles,… (15%), de fragments enfin
issus des explosions en orbite (41%).
La distribution des débris spatiaux n’est
nullement uniforme avec l’altitude.
Deux zones de l’espace circumterrestre
apparaissent particulièrement polluées. La première se situe entre 400
et 1600 km d’altitude ; elle affecte donc tout particulièrement les
satellites évoluant sur des orbites basses. La ceinture
géostationnaire constitue la seconde zone de très forte densité de débris.
Guiziou Robert septembre 2002, décembre 2004, février 2005,sept
2011
Il existe une version Word 97 nommée MOUV_KEP.DOC